Ou comment pour un Etat, financer les dépenses d’investissement sans aggraver la dette publique.
Pour un Etat occidental, la finance Islamique constitue une source de financement alternative (non exclusive bien sur) particulièrement viable et intéressante pour financer sa croissance et préserver ses emplois futurs, alors que les marges de manœuvre budgétaires sont plus étroites que jamais.
Emettre des Sukuk n’aurait pas d’impact sur la dette publique. Réaliser ce type d’opération à partir de Kuala Lumpur en Malaisie apparaît aujourd’hui comme le moyen le plus approprié d’y parvenir. Par ailleurs le type d’actifs qui peuvent être financés de cette manière est considérable, en particulier dans le domaine des infrastructures.
Emettre des Sukuk permet de financer ces dépenses d’investissement des Etats, en particulier pour les membres de l’Union Européenne, sans aggraver la dette publique au regard des critères de Maastricht.
En effet, un Sukuk n’est pas en soi une « obligation Islamique » (autrement dit un titre de dette) mais un titre représentatif de la copropriété d’un actif tangible ou de son usufruit. Les Sukuk seront émis par des sociétés ad hoc, dites Special Purpose Vehicle (SPV) qui émettent des Sukuk souscrits par des investisseurs des pays du Golfe et d’Asie du Sud-Est pour financer ces acquisitions. Ces SPV louent ensuite ces actifs à l’Etat, comme c’est déjà aujourd’hui le cas avec les partenariats public-prive (PPP).
Les Sukuk ne sont d’ailleurs en réalité pas un titre inconnu des économies occidentales : il ne s’agit en fait que d’une forme parmi d’autres d’asset backed security dont la seule particularité est que les investisseurs Islamiques puissent y souscrire.
A noter enfin que les principes décrits ci-dessus pour un Etat sont également applicables aux collectivités locales pour le financement de leurs investissements. |